53th Probability Summer School
Saint-Flour (France), June 30th - July 12th 2025
Les débuts de l'École d'été de Saint-Flour
En 1971, les universités venaient de connaître une période de fort développement et de nombreux assistants s'engageaient dans la recherche ; dans une petite université comme Clermont, il fallait leur offrir le contact avec les meilleurs chercheurs français et étrangers. Il était difficile de dégager durant l'année scolaire le temps nécessaire pour suivre avec profit une série un peu consistante de conférences ou de séminaires ; il était donc plus efficace de regrouper ce type de formation pendant l'été, comme l'avaient fait depuis 1961 les numériciens avec le C.E.A. et l'E.D.F. ; mais, en cette période estivale les participants souhaitaient pouvoir être accompagnés de leur famille. La forte chaleur régnant à Clermont en juillet conduisait à rechercher un site de montagne proche de la nature.
L'École est née par hasard d'un concours de circonstances : la formation continue se mettait en place et des crédits lui étaient attribués, un collègue québéquois que nous avions invité pour un an souhaitait commencer son séjour dès juillet, le grand séminaire de St-Flour, après une longue léthargie, se transformait en foyer d'accueil et l'annonçait sur le prospectus du syndicat d'initiative.
Une visite que nous effectuames Josèphe et Albert Badrikian et moi en avril et l'accueil par le Père Querel qui avait dirigé le séminaire eurent vite fait de nous convaincre que ce lieu austère mais accueillant et ouvert sur la nature plairait à des mathématiciens et qu'il fallait tenter l'expérience bien loin de nous douter qu'elle se poursuivrait au fil des ans.
La satisfaction des quatre conférenciers, des trente-six participants et de leurs familles, la convivialité de l'accueil et la qualité du travail effectué, nous incitèrent à poursuivre l'entreprise, tout en accentuant le caractère internationnal qui s'est rapidement affirmé, tant pour les cours que pour le public. Très vite aussi se sont multipliés les exposés où les chercheurs soumettent leur travail à la discussion et les conversations de travail facilitées par le cadre et son site.
Il convient de rendre hommage pour ce succès à Albert Badrikian, victime d'un accident sur le glacier des Bossons peu après l'école de 1994, qui a tant fait pour la mise en route de l'école, pour sa réputation par la qualité du recrutement des conférenciers, insistant avec persévérance sur la nécessité d'ouvrir des voies nouvelles et de sortir des sentiers battus, mais aussi par l'animation des courses de fin d'après-midi et des ascensions du dimanche, lieux privilégiés de rencontre et de dialogue.