Cécile Gachet
Lauréate de la neuvième édition du prix de thèse du laboratoire de mathématiques Blaise Pascal
Le prix de thèse du laboratoire de mathématiques Blaise Pascal
À son décès, un mathématicien a légué un important capital au laboratoire de mathématiques Blaise Pascal (LMBP, CNRS et université Clermont Auvergne). Par testament, il demandait que le fond alloué soit utilisé pour encourager un jeune mathématicien.
Le laboratoire a décidé d'utiliser ce fond pour récompenser chaque année une thèse en mathématiques, alternativement en mathématiques fondamentales et en mathématiques appliquées.
Chaque année, un jury international a donc la tâche de sélectionner une thèse de mathématiques soutenue au cours des deux années précédentes dans un laboratoire français.
Le prix 2024
En 2024 Le jury était constitué de
- Frédéric Bayart ;
- Julien Bichon ;
- Eric Gaudron ;
- Vincent Koziarz (Université de Bordeaux) ;
- Christine Lescop (Université Grenoble Alpes) ;
- Ariane Mézard (Sorbonne Université et ENS Paris) ;
- Simon Riche ;
La lauréate 2024
La lauréate 2024 est Cécile Gachet, actuellement professeur junior à la Ruhr University de Bochum. Elle est distinguée pour sa thèse "Positivity of the (co)tangent sheaf and of Chern classes" soutenue à l'Université de Côte d'Azur le 24 février 2023. La cérémonie de remise de prix aura lieu le mardi 7 janvier 2025 à 14h au laboratoire de mathématiques Blaise Pascal (amphi Hennequin).
Les travaux de Cécile Gachet portent sur la classification des variétés algébriques complexes avec des contributions particulièrement intéressantes en présence de singularités. Ses résultats portent notamment sur le lien entre les propriétés de positivité du fibré (co)tangent d'une variété algébrique, ainsi que de ses puissances extérieures, et les propriétés géométriques de la variété. Le premier résultat remarquable de sa thèse montre en toute généralité qu'une variété à singularités klt à fibré canonique numériquement trivial admet un facteur abélien non trivial dans sa décomposition de Beauville-Bogomolov généralisée si et seulement son fibré (cotangent) est pseudoeffectif. Dans une autre partie, C. Gachet montre qu'une variété projective lisse de dimension n, rationnellement connexe, et telle que la puissance (n-1)ème de son fibré tangent est nef (numériquement effective) est une variété de Fano. Ceci mène à une généralisation d'un célèbre théorème de Mori sur la caractérisation de l'espace projectif par l'amplitude du fibré tangent. Dans deux autres parties de sa thèse, elle présente également un travail conséquent sur la classification des quotients de variétés abéliennes dont une résolution est de Calabi-Yau, et elle montre la conjecture du cône de Kawamata-Morrison dans le cas particulier des variétés dites de Schoen.
Les travaux de C. Gachet font preuve d'une très grande maturité scientifique et utilisent une variété impressionnante d'outils de géométrie complexe extrêmement sophistiqués. Les résultats qu'elle obtient forment une contribution remarquable dans le domaine de la classification des variétés algébriques complexes.